Depuis plusieurs années, le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) fait l’objet de débats politiques récurrents. Chaque loi de finances ravive la même inquiétude : et si cet avantage fiscal, pilier de la rentabilité locative, disparaissait ?
Face à cette incertitude, une alternative séduit de plus en plus d’hôtes et de conciergeries : la para-hôtellerie. Ce statut, souvent méconnu, permet de continuer à bénéficier d’une fiscalité avantageuse tout en donnant un cadre professionnel à la location meublée.
Mais en quoi consiste réellement la para-hôtellerie ? Quels sont ses avantages, ses contraintes et les conditions pour en bénéficier ?
Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi la para-hôtellerie s’impose comme la voie la plus logique après le LMNP, et comment réussir cette transition sans perdre en rentabilité.

Pourquoi la fin du LMNP ouvre la voie à la para-hôtellerie
Depuis plus de vingt ans, le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) a permis à des milliers d’investisseurs et d’hôtes de dégager des revenus locatifs très rentables.
Le principe était simple : amortir le bien et le mobilier pour réduire, voire effacer, l’impôt sur les loyers perçus.
Mais cet équilibre fiscal s’effrite.
Les amendements successifs ont déjà raboté les abattements, abaissé les seuils et compliqué le régime réel. Et si la suppression de l’amortissement devait être votée – comme le propose encore le projet de loi de finances 2026 – le LMNP perdrait son principal atout.
Résultat : une rentabilité en chute libre et une visibilité quasi nulle. Les investisseurs ne savent plus à quoi s’attendre. Les conciergeries, elles, peinent à rassurer leurs clients sur la pérennité de ce modèle.
Une logique politique qui fragilise le meublé
Le message du gouvernement est clair : rééquilibrer le marché locatif.
Pendant que le meublé subit de nouvelles restrictions, la location vide est timidement encouragée via des dispositifs d’amortissement foncier ou de plafonnement fiscal.
L’objectif ? Redonner de l’attractivité à la location longue durée et réduire la pression sur le marché des résidences principales.
Mais pour les hôtes et les conciergeries qui ont bâti leur activité autour du meublé de tourisme, ces ajustements ressemblent à une trappe fiscale. Les marges se réduisent, les obligations se multiplient, et les incertitudes fiscales découragent les nouveaux entrants.
Un contexte qui redéfinit les stratégies locatives
Face à ce climat instable, une alternative se distingue : la para-hôtellerie.
Ce statut, souvent perçu comme plus exigeant, offre en réalité un cadre clair, professionnel et pérenne. Il permet de maintenir une fiscalité avantageuse grâce à la déduction des charges et à l’amortissement du bien, tout en donnant accès à la récupération de la TVA sur les dépenses liées à l’activité.
Pour les hôtes déjà habitués à fournir un service complet (ménage, linge, accueil), le passage à la para-hôtellerie est une évolution naturelle.
Et pour les conciergeries, c’est une opportunité de monter en gamme, d’offrir de nouveaux services à leurs clients et de sécuriser leur modèle économique.
Une transition qui s’accélère
De plus en plus d’investisseurs franchissent le pas.
Certains veulent préserver leur rentabilité avant que la suppression du LMNP ne soit actée. D’autres y voient une chance de professionnaliser leur activité et de se démarquer sur un marché de plus en plus concurrentiel.
Dans les zones touristiques, les communes encouragent d’ailleurs ces démarches. La para-hôtellerie est perçue comme plus transparente et mieux encadrée, ce qui facilite les relations avec les mairies et les offices de tourisme.
En somme, la fin du LMNP ne marque pas la fin du meublé. Elle ouvre la porte à une nouvelle ère, celle de la location para-hôtelière, où la qualité du service, la conformité et la stratégie remplacent les niches fiscales d’hier.

Comprendre le statut para-hôtelier : fonctionnement, avantages et obligations
La para-hôtellerie n’est pas une nouveauté, mais elle attire aujourd’hui une attention grandissante. Face à la fin annoncée du LMNP, ce statut para-hôtelier devient une alternative crédible pour les loueurs. Il permet de maintenir la rentabilité locative tout en bénéficiant d’un cadre fiscal clair et professionnel.
Qu’est-ce que la para-hôtellerie ?
La para-hôtellerie consiste à exploiter un logement meublé avec des services similaires à ceux d’un hôtel. Elle s’adresse aux loueurs en meublé professionnels ou aux conciergeries qui gèrent plusieurs biens touristiques.
Pour être reconnu comme para-hôtelier, il faut proposer au moins trois services sur quatre :
- Accueil des voyageurs ou remise des clés,
- Fourniture du linge de maison,
- Nettoyage régulier du logement,
- Petit-déjeuner ou service équivalent.
Ces prestations font toute la différence.
Elles permettent de se distinguer d’une simple location meublée classique et de bénéficier d’un régime fiscal spécifique.
Une fiscalité avantageuse et professionnelle
Le statut para-hôtelier relève du régime BIC professionnel (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Il autorise la déduction de toutes les charges réelles : entretien, mobilier, frais de conciergerie, assurances, intérêts d’emprunt. L’investisseur amortit également le bien immobilier et son mobilier, comme en LMNP. Autre atout : la récupération de la TVA sur les dépenses et les acquisitions.
Exemple : un appartement acheté 300 000 € avec 60 000 € de travaux.
En LMNP, l’amortissement aurait pu disparaître.
En para-hôtellerie, il reste possible, et la TVA de 60 000 € peut être récupérée.
Résultat : un modèle plus stable, plus durable et mieux reconnu par l’administration fiscale.
Des obligations plus strictes à anticiper
Ce régime impose une déclaration d’activité auprès du greffe du tribunal de commerce. Le loueur doit obtenir un numéro SIRET, tenir une comptabilité et déclarer ses revenus professionnels. Il est également soumis aux cotisations sociales (URSSAF) et à la TVA, contrairement au LMNP.
Ces contraintes peuvent effrayer au départ.
Mais elles offrent une sécurité juridique et fiscale que le LMNP n’apportait plus. Pour une conciergerie, c’est aussi un moyen de valoriser ses prestations et d’élargir ses offres de service.
En résumé, la para-hôtellerie transforme la location meublée en activité professionnelle rentable et légitime. C’est une véritable alternative au LMNP, mieux adaptée à la réalité du marché et aux attentes fiscales actuelles.

Comment réussir sa transition vers la para-hôtellerie
Passer du LMNP à la para-hôtellerie ne se fait pas du jour au lendemain. C’est une vraie transition stratégique, qui demande méthode, accompagnement et anticipation. Mais bien menée, elle permet de préserver sa rentabilité tout en gagnant en stabilité fiscale.
Réalisez un audit complet de votre activité
Première étape : évaluer l’impact fiscal du passage à la para-hôtellerie. Comparez vos revenus actuels en LMNP avec un scénario para-hôtelier. Un(e) expert-comptable spécialisé(e) peut calculer vos cotisations, amortissements et récupérations de TVA.
Cet audit vous permettra de déterminer :
- Si la fiscalité para-hôtelière reste plus avantageuse que le LMNP.
- Le point d’équilibre entre charges sociales et économie d’impôt.
- Les actions à engager (création de structure, déclaration, TVA).
Choisissez le bon cadre juridique et fiscal
Deux options principales existent :
- Exercer en nom propre avec un statut de para-hôtelier individuel.
- Créer une SARL de famille ou une SAS, pour séparer patrimoine et activité.
Le choix dépend du nombre de biens, du chiffre d’affaires et du niveau de service. L’important est d’avoir un statut para-hôtelier reconnu, avec un numéro SIRET et une comptabilité complète. Vous serez alors soumis à la TVA, ce qui vous permet de la récupérer sur vos investissements.
Mettre en place les services obligatoires
Pour bénéficier du statut para-hôtelier, il faut offrir au moins trois des quatre services légaux :
- Accueil des voyageurs,
- Fourniture du linge,
- Nettoyage régulier,
- Petit-déjeuner ou service équivalent.
Les conciergeries Airbnb peuvent intégrer ces services à leur offre et les facturer à leurs clients. Les hôtes, eux, peuvent externaliser ces prestations pour se mettre en conformité sans contrainte.
Ajustez votre stratégie tarifaire et marketing
Le passage en para-hôtellerie implique souvent des charges supplémentaires.
Pour compenser, il faut revoir sa tarification et son positionnement.
Utilisez un outil de tarification dynamique comme Beyond pour rester compétitif et rentable.
Vous pouvez aussi :
- Segmenter votre offre par type de séjour (affaires, tourisme, moyen terme).
- Optimiser vos canaux de réservation pour réduire les commissions.
- Miser sur la qualité de service pour fidéliser les voyageurs.
Un para-hôtelier bien positionné peut augmenter ses revenus de 10 à 20% par an.
Professionnalisez votre communication
Le statut para-hôtelier est un gage de sérieux et de conformité.
Mettez-le en avant sur vos supports : site web, Booking, Airbnb, Google Business.
Créez une identité professionnelle claire : logo, photo, signature, charte visuelle.
Les voyageurs associent la para-hôtellerie à la fiabilité et à la qualité de service.
En renforçant votre image, vous augmentez votre taux de conversion et vos avis positifs.
Conclusion
La para-hôtellerie n’est pas une contrainte, mais une évolution naturelle du marché locatif. Elle offre aux hôtes et conciergeries un modèle durable, aligné avec les nouvelles attentes fiscales et clients. Ceux qui anticipent dès maintenant leur transition para-hôtelière transformeront la fin du LMNP en véritable opportunité de croissance.
















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